Tanzanian railway

 Après avoir chargé nos mémoires d’images somptueuses et de moments étonnants, nous quittons Zanzibar au petit matin pour rejoindre le continent. De retour à Dar Es Salaam, nous nous rendons directement à la gare, malgré les avertissements répétés des tanzaniens que nous croisons : « mais non il n’y a pas de train ! » ou « Croyez moi je vis ici, c’est en bus qu’il faut se rendre à Moshi ! », etc. Bille en tête, nous poursuivons notre route. Et les surprises sont plutôt belles. Le train est bien moins cher que le bus pour un confort bien plus grand. Certes il met beaucoup plus de temps à atteindre la destination, mais quelle traversée ! Même si une grande partie du trajet se déroule de nuit, nous traversons le pays du sud au nord, découvrant une nature variée, des villages isolés. Nous avons même la chance de croiser quelques singes ou petits animaux sauvages. Nous nous arrêtons parfois dans des « gares » perdues au milieu de no man’s lands, certaines sans aucun bâtiment, donnant le sentiment que les quelques voyageurs ont hélé le conducteur pour que le train les récupère sur sa route, tel un taxi collectif.

 

Côté confort, nous avons acheté un compartiment entier (6 couchettes) pour éviter d’être séparés car les compartiments ne sont pas mixtes. Nous sommes donc très à l’aise. Il y a un ventilateur, un petit lavabo… et un service en salle ! Contre toute attente (nous avions fait des réserves d’eau et de nourriture pour tenir un siège!), on nous sert un délicieux poulet frites, et on nous apporte des draps propres pour dormir. Deux compartiments plus loin se trouvent des militaires assurant la sécurité des voyageurs pendant le voyage (voir petit encart dans la rubrique « rencontre sur l’oekoumène »).

Si nous sommes partis très précisément à l’heure, nos questions sur l’heure d’arrivée semblent générer de grandes approximations. En tenant compte de toutes les réponses, la latitude est d’environ 8h, on se relaie donc pour dormir afin d’être certains de ne pas rater la gare ! Finalement, le voyage aura duré 16h, soit la plus grande latitude de toutes celles qui nous avaient été annoncées :)

Un peu plus d’une heure avant l’arrivée, un spectacle magique s’offre à nos yeux. C’est le petit matin, le soleil commence à pointer son nez et embrase délicatement la savane avec en toile de fond les collines montagneuses desquelles se détache avec puissance le Mont Kilimandjaro. Il s’impose, hautain, traversant les nuages de sa pointe blanchie, telle une auréole majestueuse confirmant son évidente supériorité.

Ce voyage en train signe un moment important pour nous, il s’offre comme le réel début de notre voyage, un virage hors des sentiers battus, où l’inattendu se loge derrière une rencontre, le choix d’un transport ou d’un hébergement. A Moshi nous attend ainsi une famille à laquelle nous allons rendre des services en échange d’un hébergement.