TAZARA


 Nous voilà à la gare, pleins de la promesse d’un nouveau voyage, d’un nouveau pays, et peut-être de l’espoir de trouver enfin ce que l’on cherche en réalisant ce projet ! Mais qu’est-ce que l’on cherche au fait ?… mmmh… 

 

 

 

 


Plus prosaïquement, on a hâte de découvrir le fameux Tazara, ce train célèbre, réputé extrêmement confortable, quasiment neuf, censé avoir été fabriqué en 2016 par les chinois ! Nous sommes tout excités à l’idée de ce trajet luxueux qui nous attend pour rejoindre la Zambie. Dans la gare où nous attendons l’appel pour grimper à bord, on guette les rails pour repérer ce fameux train qui sera le nôtre. Celui-ci ? Oh non, trop petit ! Celui-là ? Oh non, trop pourri ! … Ah ben si en fait c’est celui là...

Nous voilà redescendus sur Terre. C’est un train, quoi. Vieux, étroit, délabré. 


Nous attendons pour monter et nous installer. Nous avons déjà passé 4h à attendre à la gare, les petits commencent à saturer, assis par terre sur leurs sacs. Les portes sont verrouillées avec des cadenas, on ne peut accéder aux quais. Un appel criard au micro génère des plaintes et des sifflements dans la foule. Cherchant à comprendre cette agitation soudaine, on tente de se renseigner, mais comme à chaque fois, les réponses divergent magistralement : on partira d’ici 10 min, ou vers 22h, non en fait à 4h du matin… On s’inquiète un peu, les gens ont en effet l’air de s’installer pour la nuit, ils déplient des pagnes au sol et s’allongent dessus. Franchement, on se voit mal passer la nuit dans cette gare à la chaleur étouffante, collés les uns aux autres… Après un foot à la bouteille d’eau (un classique désormais) avec d’autres enfants, on colle les nôtres devant une vidéo en espérant nourrir leur patience. L’unique gargote qui vend à manger dans la gare n’a plus qu’une cuisse de poulet, on la partage accompagnée d’un paquet de chips. Bon, là, à vrai dire, un cruel manque d’imagination se fait sentir : on n’a plus aucune idée pour adoucir les heures qui nous attendent. Heureusement, le miracle se produit, le micro braille à nouveau, les gens s’agitent, c’est la cohue, le train va partir ! 22h était donc la bonne heure, mais il faut dire que, bien que les tanzaniens soient généralement très ponctuels (voire même plutôt en avance), l’heure en swahili se compte de façon très différente, ce qui engendre de nombreuses incompréhensions. Il est 1h pour eux à 7h du matin pour nous, c’est-à-dire 1h après l’heure du lever. Donc 4h = 10h chez nous. Au final, 10 min était une erreur d’unité, et 4h était en heure swahili… Tout le monde avait raison. Sauf que ça fait tout de même près de 7h de retard. Voilà qui aurait coûté cher à la SNCF !!

On nous a vendu un compartiment de 1ère classe (ça revenait moins cher que la seconde, car il n’y a que 4 couchettes à payer, au lieu de 6 en seconde). On traverse les wagons pour trouver notre compartiment : bon, en fait, la première classe, c’est la seconde avec deux couchettes condamnées…

Répartition faite desdites couchettes, on s’installe pour dormir, le train s’élance. Nous nous endormons dans le bercement toujours aussi intense de cette grosse machine. Un coup de frein bien plus violent que les autres nous réveille en sursaut, le train ralentit brutalement et s’arrête. Une forte odeur de métal brûlé se dégage et filtre à travers la moustiquaire de la fenêtre, polluant l’air de la nuit. Des bruits de mécanismes divers viennent compléter le tableau. L’explication nous arrive bientôt : on a déraillé !! Cela ne semble inquiéter personne, l’événement semble anodin. Le personnel technique s’affaire et une heure plus tard, le train redémarre. Une fois de plus, nos inquiétudes parentales vont nous laisser aux aguets, le sommeil sera léger ! Finalement, l’événement se reproduira plusieurs fois pendant le trajet sans que cela ne semble exceptionnel à quiconque…





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