Eagles Rest, Lake Kariba

    Nous voici de nouveau en zone rurale, à quelques kilomètres d’un village et à 1h30 du premier « supermarché »… Eagles Rest est un lodge-camping datant des années 50, composé de 12 petits chalets au confort simple et d’une aire de camping. Il est tenu depuis 2 ans par une famille germano-sud africaine qui nous accueille sur le principe du Workaway : nous serons hébergés tous les 5 en échange de quelques heures de travail quotidien.

Le site est assez incroyable, les petits bungalows ainsi que la zone de camping sont à quelques mètres de la plage. La chaleur est désormais torride. On n’a qu’une seule envie : plonger dans cet immense lac, si tranquille, si pur, dont l’horizon lointain est fendu par une chaîne de montagnes. En face : le Zimbabwe. 

 Nous sommes rapidement mis en garde : hors de question de se baigner ! Pour cela, il y a la piscine.


Tom, le gérant, nous fait la liste des consignes de sécurité :

- interdiction de se baigner, voire même de s’approcher trop près du lac, où barbotent croco et hippo,

- si on voit un hippo ou un croco sur la terre ferme, on ne le prend pas en photo mais on cherche rapidement une voie de sortie (plutôt dans un arbre),

- on regarde où on pose les pieds et on met des chaussures pour marcher à la nuit tombée, où le sol grouille de serpents et de scorpions,

- on secoue les vêtements laissés au sol et on vérifie ses chaussures avant de les enfiler, les scorpions adorent s’y glisser.

Pour être certain qu’on ne prenne pas ça pour un stratagème visant à attiser l’intérêt touristique du site, il ajoute quelques anecdotes récemment survenues : un homme est mort la semaine dernière dans le village voisin croqué par un crocodile, ce n’était pas arrivé depuis deux ans. Tous les membres de la famille ont déjà été mordus par des scorpions, particulièrement Elijah, le fils de 10 ans, qui refuse de mettre des chaussures (5 morsures!). Enfin, il y a quelques mois, Tom s’est trouvé nez à nez avec un cobra qui lui crachait sur les pieds depuis le dessous de son lavabo alors qu’il se lavait les mains. Nous voilà mis en garde. Pendant les premières 24h, on peut dire que certains (certaines!) ne se sont pas senti(e)s trop à leur aise dans cet environnement : Marie-Lucie fouille les moindres recoins des pièces avant de laisser y entrer les enfants, secoue draps et vêtements avec frénésie, avance à tâtons avec une lampe torche à la nuit tombée… et puis comme pour le reste, on s’habitue... 

 


 

 

Un matin, impossible de mettre la main sur notre poche de pain laissée dans les étagères de notre kitchenette, qui est ouverte sur l’extérieur. Après s’être accusés les uns les autres de l’avoir déplacée, après avoir soupçonné les chiens du site, et constatant que rien n’avait été dérangé dans la cuisine et que les étagères étaient en hauteur, notre enquête conclut au passage d’un singe. Ils sont nombreux dans les arbres autour de nous. L’hypothèse est confirmée par Joanna et nous retrouvons finalement un peu plus loin sous les arbres la poche éventrée avec un petit reste de pain négligemment délaissé par notre petit voleur.






        Le lac Kariba est un lac artificiel (grand comme deux fois le Luxembourg) issu d’un barrage hydroélectrique construit dans les années 50. C’est un des plus grands barrages du monde (579m de long !), qui a suscité de nombreux remous politiques et sociaux, en raison notamment des conséquences de la construction (décès de plusieurs dizaines de personnes, impact important sur l’écosystème avec disparition de grands animaux malgré l’opération de sauvetage Noah, déplacement de population par dizaines de milliers dans des zones finalement jugées moins productives et vivant encore aujourd’hui dans des conditions d’existence misérables que certains historiens taxent de « réfugiés du développement ») et également des enjeux frontaliers (projet impliquant encore aujourd’hui à parts égales la Zambie et le Zimbabwe).

 



        La mise en place de la routine quotidienne, la chaleur de l’accueil de Tom et Joanna, la gaieté de leurs 5 fils et la convivialité des échanges suffisent à faire oublier l’hostilité de la nature environnante et l’isolement du lieu. Rapidement, toute la famille se sent à son aise ici : les enfants ont des copains de jeu avec qui ils s’entendent à merveille, le travail (qui n’est finalement demandé qu’à Benjamin) n’est autre que du bricolage, on dîne chaque soir avec nos hôtes ce qui nous offre des soirées et des dîners à l’ambiance familiale. Au final, Benjamin bricole, Marie-Lucie gère le quotidien et les enfants, ces derniers jouent et travaillent… bref, c’est comme à la maison !


 

 


Nous allons probablement passer les fêtes avec nos hôtes, dans une ambiance anglo-saxonne, ce qui résonne comme un petit voyage dans le voyage 😊

 

 





Commentaires

  1. Finalement, nous avec notre covid en Europe, on est plutot en sécurité. Super que vous soyez dans un endroit conviviale (enfin on s'comprend) pour les fetes. On pensera fort a vous. Nous sommes dans le Sud-Ouest pour Noel apres avoir eu notre visa covid-free et ensuite passerons voir les vieux dans le 83.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et même la photo du bateau sur le lac fait Années 50. Dingue ca :)

      Supprimer
    2. je vous ai trouvé ? Sur une photo je reconnais la chaise que frerot est en train d'essayer de réparer :)
      https://goo.gl/maps/5znfAJhB92CygNVm8

      Supprimer
  2. On vous souhaite de passer un joyeux noël au soleil.
    Merci pour vos recits qui nous font voyager avec vous.Soyez prudents et attention aux crocros😉
    Gros bisous

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire