Good bye Siavonga !

 

Complètement installés dans un agréable quotidien au bord du lac Kariba, nous peinons à reprendre le chemin du voyage ! Les Peschen sont devenus de véritables amis. En dehors des temps de classe et de repas, nous ne voyons quasiment plus les enfants. Même Églantine, qui ne nous lâchait pas beaucoup jusque là, se carapate avec les grands pour tenter de les suivre dans leurs jeux. 

 

 

 


 

Nous passons davantage de temps à discuter entre adultes et continuons de toujours en apprendre davantage sur cette famille qui nous semble de plus en plus atypique. Nous parcourons également leurs albums photos jaunis par le temps, les déménagements, le soleil et l’humidité… Retraçant leurs vies passées, les photos éclairent les récits qu’ils nous ont livrés lors des dîners partagés ensemble. Nos liens se font plus intimes. Nous comprenons qu’ils pratiquent la religion mormone, ce qui est une surprise. Nous réalisons alors que nous avions vraiment une image caricaturale de cette religionHormis le bénédicité récité avant chaque repas, ce qui est une constante dans les familles que nous avons rencontrées depuis le début du voyage, rien ne paraissait particulièrement religieux dans le quotidien des Peschen. Peu après le nouvel an, Beana, l’aîné des garçons, 19 ans, reçoit un courrier lui indiquant qu’il est attendu pour réaliser sa « mission » de jeune mormon. Il s’agit d’une sorte d’expérience initiatique à visée prosélyte. On les a tous déjà croisés, ces jeunes gens habillés en costume cravate, faisant du porte à porte pour parler de leur religion. Nous apprenons là qu’ils sont envoyés dans un pays étranger, où ils sont censés n’avoir ni famille ni amis. Ils y restent deux années, après quelques semaines de formation dans un centre religieux. Les conditions sont strictes, ils n’ont pas le droit de boire de l’alcool, d’écouter de la musique, d’avoir des contacts avec leurs proches et doivent être couchés à 21h. Ils sont logés dans des appartements partagés entre plusieurs jeunes. Tout est pris en charge par la communauté religieuse internationale, à laquelle chacun contribue selon ses moyens. Beana quant à lui est envoyé en Norvège. Il part tout d’abord deux mois aux États Unis pour sa formation et l’apprentissage basique du norvégien. Comparé à notre tranquille périple familial, cet engagement religieux à un si jeune âge nous paraît véritablement audacieux ! Beana est en tout cas enthousiaste et ne quitte plus l’appli Duolingo pour débuter en norvégien...

Au bout d’un mois passé avec cette adorable famille, nos jambes recommencent à fourmiller, et nous rappellent les autres découvertes et rencontres qui nous attendent un peu plus loin.

Avant de quitter les lieux, nous faisons tout de même une petite visite au barrage que nous n’avons pas du tout approché durant tout le séjour. De l’autre côté se trouve le Zimbabwe, c’est incroyable le nombre de frontières que l’on frôle durant ce voyage ! On nous subtilise nos passeports le temps de la visite. 

 



Le Zambèze est magnifique depuis cette hauteur (128 m tout de même!), il serpente avec finesse et puissance entre les collines arborées. Nous avons jeté un caillou pour visualiser sa chute… interminable !!


    

Des travaux sont en cours pour réparer des fissures, qui sont pour la majorité immergées. Les équipes techniques œuvrent donc avec des hommes grenouilles. Ce travail de précision est réalisé… par une entreprise française ! Nous les avons rencontrés un dimanche lors d’un repas au restaurant. Ils sont pour la plupart installés ici pour 2 à 3 ans, avec leurs familles . Les techniciens viennent de France, de Belgique, de Suisse, du Cameroun ou du Québec. Certains vivent à Lusaka et font la navette pour rejoindre leurs familles le week-end. Les enfants ont sympathisé, se sont échangé des astuces sur le suivi des cours au CNED, l’éloignement du pays, la vie de chacun, mais ont surtout… parlé français avec d’autres enfants ! Aliocha ne voulait plus partir, clamant « mais je PARLE là !! ».    

L’heure du départ approche, nous organisons avec les Peschen un dernier déjeuner festif, avec du crocodile grillé au barbecue ! La séparation est un peu difficile, les larmes coulent de tous bords. Si pour nous ce départ résonne comme la promesse de nouvelles aventures, il se peut que ce soit pour les Peschen une forme de retour à leur relatif isolement.






Accompagnés par un chauffeur que connaît Tom, nous prenons la route pour Livingstone, tout au sud du pays. Le trajet est assez épique car nous avons pensé gagner du temps en prenant des chemins de traverse… La route est longue et nous ne croisons aucune ville. Nous nous arrêtons au bord de la route pour manger nos sandwichs (garnis au crocodile de la veille…), à l’orée d’un petit village. La population intriguée nous observe avec amusement. Les enfants rient dans leur barbichette et se donnent le mot pour venir nous épier. Ils s’agglutinent en un petit groupe qui grossit à vue d’œil, restant néanmoins à juste distance de nous, comme pour mieux nous voir sans être trop pris en flagrant délit d’espionnage, pouffant dans leurs mains dès qu’on tente un peu de s’adresser à eux. 

 



Nous récupérons finalement un embranchement nous amenant sur une route principale et aboutissons enfin à la célèbre ville de Livingstone.

Commentaires

  1. C toujours un plaisir de lire vos aventures si bien racontées et quel périple super
    Merci pour vos riches partagés.
    Cela fait du bien de voyager avec vous.
    Sandra

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire