Nous rejoignons Outjo, ville principale du Damaraland (terre du peuple Damara).
Nous sommes hébergés dans une auberge à l’ambiance fantasque fort sympathique. Nous prenons le temps d’échanger avec une des employées, qui nous parle un peu de sa vie difficile de mère célibataire, et nous fait découvrir sa fabuleuse langue à clics. De multiples ethnies de Namibie parlent des langues qui contiennent des clics, parfois jusqu’à 40 clics différents ! En voici un extrait en chanson :
Cette région, au paysage lunaire teinté d’un léger rose orangé qui le rend particulièrement lumineux, est absolument fantastique. On pénètre ici dans des zones très désertiques, que l’on traverse sur des routes de gravier qui dévalent les collines et sillonnent ces immenses espaces vides. Les « villes » indiquées sur la carte ne sont en fait que des découpages administratifs, il n’y a aucune agglomération ou villages, seuls quelques campsites pour héberger les voyageurs en transit.
C’est pourtant une région très touristique qui offre de nombreuses curiosités ! On arrive ainsi parfois à des cabanes en bois avec un fonctionnaire d’état chargé d’une visite. Il est souvent seul, perdu au milieu de nulle part, sans véhicule, ce qui le contraint à plusieurs heures de marche quotidiennes pour arriver et partir de son travail, à moins qu’une âme charitable ne le prenne en stop. Parfois, dans certains secteurs trop reculés, le gouvernement met une petite maison à leur disposition. Certains profitent de leur position pour vendre quelques babioles issus de leur confection, ce qui leur permet aussi de passer le temps.
L’un d’eux est bien connu dans le secteur pour faire le mariole, il se prend tour à tour pour Marlon Brando, Arnold Schwarzenegger ou Lionel Messie et raconte des histoires abracadabrantes sur sa vie rêvée. Nous passons un très bon moment avec lui et profitons d’une nouvelle leçon de damara où il reprécise la sonorité des 4 différents clics :
Ainsi, de petite cabane en petite cabane, nous découvrons la montagne brûlée, ou les tuyaux d’orgue, formations géologiques particulières.
Montagne Brûlée |
Tuyaux d'orgue |
Dans le secteur se trouvent aussi des arbres fossilisés. La visite est surprenante. Des troncs d’arbres jonchent le sol. Lorsque l’on s’approche ils prennent une drôle d’allure et au toucher ils ont exactement l’aspect de la pierre. Il y a 260 millions d’années, ces conifères ont été charriés depuis l’Afrique centrale (!!) par des crues gigantesques issues de débâcles glaciaires. Recouverts par une terre spécifique, ils se sont chargés en minéraux qui ont permis cette incroyable fossilisation. Ils ont été remarquablement conservés et finalement découverts à force d’érosion. On trouve également de nombreux petits bouts qui viendraient bien alourdir les poches d’Aliocha, collectionneur de fossiles et autres minéraux, mais c’est bien évidemment interdit !
Dans cette région désertique, on trouve également une plante emblème de la Namibie, la Velvet Mirabilis. De croissance extrêmement lente, cette plante n’atteint sa différenciation sexuelle qu’au bout d’une vingtaine d’années. Puis, elle peut vivre jusqu’à 2500 ans !! Nous croisons ainsi des spécimens réputés millénaires d’environ 1,50m de diamètre.
Nous prenons vraiment ici la mesure de l’immensité des espaces naturels de Namibie et de la très faible densité de population. Il n’est pas évident de trouver un endroit pour camper, d’autant qu’on nous a avertis que des lions affamés avaient attaqué des chiens dans une ferme des environs la nuit précédente ! On finit par trouver un campsite lové entre des falaises, dans un environnement absolument magique. Le coucher de soleil est somptueux. A vrai dire, on avait du mal à imaginer qu’un campsite pouvait se cacher par là ! Néanmoins ce n’est pas clôturé et nous restons vigilants (pas de pipi au milieu de la nuit 😅😅!).
Nous poursuivons nos découvertes par la visite de gravures rupestres de Twyfelfontein, vieilles de 6000 ans, dont le contenu change un peu de ce qu’on peut voir en Dordogne ! Ici, lions, éléphants et girafes ornent les rochers. Il y a également des cartes sommaires indiquant les points d’eau et les lieux de chasse. Des fouilles sont encore en cours, notamment grâce à des étudiants qui viennent en mission régulièrement. L’escalade au milieu de ces vestiges reste éprouvante, du fait d’une chaleur étouffante.
Plan des points d'eau |
La guide du site nous
indique ensuite un lodge à l’abandon depuis le covid, où nous
pourrons camper. Il n’y a ni eau ni électricité ni sanitaires
disponibles mais nous y serons en sécurité.
Sur le chemin, nous
croisons des éléphants du désert. A vrai dire nous ne voyons pas
trop la différence avec les éléphants habituels, si ce n’est
qu’on ne voit pas trop où et comment ils peuvent se désaltérer ! on croise également la route d'une girafe esseulée, qui semble perdue dans cette immensité aride...
Puis nous poursuivons notre route vers le désert de sable qui borde toute la côte Atlantique de Namibie.
Cc c toujours un plaisir de lire vos aventures, apprendre et voir comment vous en profitez... Vos photos sont top comme vos commentaires. merci. Les chanteurs de clic sont formidables👍bises. Sandra
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