Le territoire namibien est découpé en propriétés terriennes plus ou moins grandes, et les «fermes» ponctuent ces espaces immenses et dépeuplés. Il était donc tout naturel d’y vivre une petite expérience de Workaway.
Nicole et sa fille Julie (8 ans) nous accueillent pour deux semaines en échange de notre travail dans la ferme pédagogique que Nicole développe en parallèle de la construction d’un centre destiné à des enfants handicapés issus de familles pauvres. L’idée est d’offrir des soins de jour (santé et scolarité) dans un cadre où les animaux de la ferme pourront aussi servir de support relationnel et psychomoteur. Nicole gère une ONG qui a déjà deux centres similaires, l’un en Tanzanie, l’autre en Inde. Elle nous explique avoir quitté la Tanzanie, où vit le père de Julie, car elle trouvait que la place qui y est laissée à la femme n’est pas idéale pour élever une petit fille… Son projet associatif en Namibie est donc tout récent (la ferme a été achetée il y a environ un an) mais tous les financements sont en place grâce à des donations faites à l’ONG et le début de la construction des différents bâtiments d’accueil et de soin devrait intervenir d’ici peu.
En attendant, Nicole fait naître cette ferme et elle a besoin d’un petit coup de main !
En dehors des travaux de bricolage, de désherbage, d’aménagement des enclos, nous participons aux soins des animaux (chiens, tortues, chèvres, lamas, chevaux).
Il nous est particulièrement confié l’entraînement des chevaux car Nicole ne s’y connaît pas vraiment et les équidés ont quelque peu repris la voie de la vie sauvage depuis leur arrivée ici ! Tous les matins, Lisette en tête (ah voilà enfin quelque chose qui la fait lever à l’aube sans difficulté !!), nous tentons de les attraper et de les habituer à notre présence. Peu à peu, notre patience est récompensée car nous parvenons à les faire travailler un peu. Mais notre séjour est de courte durée et nous espérons qu’après notre passage, d’autres volontaires poursuivront ce travail !
Nous croisons aussi quelques petites bêtes....
Pendant le weekend, Nicole nous propose des sorties et nous emmène notamment visiter une réserve privée près de chez elle. C’est une autre sorte de ferme. Il y en a beaucoup en Namibie. Les propriétaires élèvent du bétail et du gibier pour la viande ainsi que des animaux sauvages pour offrir des visites guidées d’ordre touristique. Cette double fonction leur permet de mieux s’en sortir et de mieux préserver l’écosystème. La chance nous sourit et nous voyons beaucoup d’animaux, notamment une famille rhinocéros, dont le mâle dominant se montre agressif et fait mine de charger le véhicule. Heureusement le guide sait lui parler, il fait à plusieurs reprises de grands gestes un peu énigmatiques avec ses bras. A notre grand étonnement, cela a pour effet de faire reculer le mastodonte. Nous finissons tout de même par nous éloigner.
Photos et film de la réserve
Bébé croco de quelques semaines |
Lisette,
quant à elle, a l’opportunité d’intégrer pour deux jours une
école namibienne. C’est une expérience fantastique dont vous
trouverez le récit détaillé dans son article personnel ;). On
perçoit qu’il est fondamental à cet âge de partager des moments
avec d’autres ado ! D’autant que Lisette a cette formidable
capacité de garder contact avec tous les amis croisés depuis le
début de notre périple.
A cette occasion, nous déjeunons dans le grand marché aux viandes de la capitale, accompagnés de Clémentine, la prof de français qui a permis à Lisette cette chouette immersion.
A
l’issue de cette nouvelle expérience de workaway,
nous poursuivons notre
découverte du namibian farmer's way of life
grâce à
un échange de maison tout à
fait surprenant ! Nous
logeons dans une
ferme perdue à 4h de la capitale, au
milieu de 8000 hectares de brousse où sont élevés différentes
sortes de troupeaux domestiques (moutons,
vaches, chèvres) et de
gibier sauvage (impalas,
springboks, zèbres, koudous,
bubales…). La ferme où nous sommes accueillis appartient à la famille Duplessis, qui portant un nom français comme quelques vieilles familles namibiennes, est issue de l'immigration des Huguenot ayant fui les persécutions française au XVIIème siècle suite à l'abrogation de l’Édit de Nantes par Louis XIV (un peu d'histoire 😏). Ils sont en fait Afrikaners et n'ont plus de français que le nom ! C'est quand même encore un élément visible de la très grande diversité des peuples de la Namibie.

Comme toutes les fermes namibiennes, celle-ci est équipée d’une éolienne destinée à pomper de l’eau pour alimenter la ferme.
Le personnel de la ferme loge sur place, isolé de tout. Ils vivent ici en famille et élèvent des chevaux leur permettant de se déplacer, sur leur dos ou dans une carriole. M’enfin il faut tout de même une heure pour sortir de la propriété et rejoindre un semblant de piste de gravier !
On
réalise combien les fermiers namibiens vivent dans un isolement
radical. La première commune est à 40 km de piste et la première
petite ville avec supermarché et services médicaux est à plus de
2h de piste (en voiture !). La maison dispose d’immenses congélateurs, on
comprend bien pourquoi !
Au retour d’une de nos balades, Marie-Lucie devine dans la pénombre une forme qui ondule près du portail qu’elle vient de fermer. Elle donne l’alerte afin que tout le monde reste dans la voiture. Après vérification par les deux courageux parents (💪), il s’agit de la redoutée puffhadder ou vipère heurtante (voir l’article d’Aliocha dans le « coin des enfants »). Benjamin, le brave et téméraire père de famille, s’occupe de la bête. Tout porte à croire qu’elle est installée dans la rocaille du jardin où jouent les enfants, rien ne permet de la capturer pour la relâcher plus loin, il n’a donc d’autre choix que de la tuer. De ce fait, nous avons tout le loisir de l’étudier minutieusement le lendemain matin.
Très contente de lire vos nouvelles aventures. Bisous à toute la famille. Céline
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