La mère et le frère de Marie-Lucie bravent les interdictions françaises de quitter l’Europe et attrapent à Francfort un vol pour Windhoek. Ils viennent partager un bout de notre voyage pendant 15 jours. Ce sont nos premier visiteurs, une petite connexion avec la France, une irruption dans notre bulle de voyageurs, un oubli momentané du Covid et de ses contraintes.
Nous redécouvrons avec eux certains des endroits que nous avons aimés, une véritable chance de voir les lieux sous un autre angle, et la sensation d’être un peu « comme chez nous » en Namibie 😊.
Nous voilà donc repartis sur les chemins de Namibie. Nous prenons le temps de visiter le très intéressant centre de conservation des guépards, dont la dynamique scientifique et pédagogique nous offre un moment passionnant.
Il y a ici principalement des guépards en captivité. S'ils sont arrivés avant l'âge de 6 mois, ils resteront en captivité toute leur vie car une fois élevés près des hommes ils ne seraient plus à même de se débrouiller dans la nature et s'approcheraient spontanément des habitations ce qui les mettrait en danger. S'ils sont arrivés plus tard (par exemple car ils étaient blessés), ils seront mis le temps nécessaire dans une grand espace clôturé avec du gibier pour être surveillés jusqu'à ce que l'équipe considère qu'ils sont en capacité de chasser et de survivre par leurs propres moyens. Ils seront alors relâchés dans la nature.
Pour la majorité, ils ont été sauvés par des fermiers qui ont appelé le centre de conservation afin de se débarrasser d'un guépard malvenu ou blessé ou encore parce qu'une portée sans mère avait été trouvée. Sur le site se trouvent une clinique vétérinaire, un musée, un centre pédagogique et un élevage de bergers d'Anatolie, impressionnants chiens de troupeaux. Ceux-ci sont élevés ici, au milieu de troupeaux de chèvres et de moutons puis donnés à l'âge de quelques mois à des fermiers afin de protéger leurs troupeaux et d'éviter ainsi que des guépards sauvages ne soient tués. Les bergers d'Anatolie sont tellement impressionnants avec un aboiement si puissant que les bêtes sauvages ne s'approchent pas. Le programme de préservation des guépards est donc bien ficelé, même si malheureusement l'attente pour obtenir un berger d'Anatolie est de près de deux ans !!
Nous cumulons les visites de réserve. Aller dans une réserve, c’est un peu comme aller au cinéma, on y retourne mais on n’y voit jamais le même film. Ainsi, le parc de Bwabwata au nord-est de la Namibie, où nous croisons de nombreux animaux, nous réserve une magnifique surprise : un groupe de lionceaux jouant dans un arbre au bord de la route.
Un peu plus loin lézardent les mères. Nous restons postés là un grand moment, jusqu’à ce que le groupe décide de lever le camp
Un peu plus loin, l’un des mâles semble nous attendre. Bien à l’abri dans notre véhicule, nous l’observons en toute liberté.
Sauf que… celui-ci ne semble pas très heureux de notre présence et finit par se montrer agressif. Il nous avertit à plusieurs reprises qu’il souhaiterait nous voir déguerpir, mais nous sentant en parfaite sécurité, nous maintenons notre position. Jusqu’à ce qu’il se montre franchement plus clair !
Groupe de Koudous femelles et leurs petits |
Grand koudou mâle |
Énorme varan ! |
Débris d'un baobab effondré |
Baobab entaillé par les éléphants en saison sèche |
Le célèbre parc d’Etosha nous offre également un chouette moment avec les lions. De notre côté, nous sommes différemment attentifs à l’environnement, plus centrés sur les oiseaux (pas toujours faciles à photographier !), les insectes, et observant les animaux sous un autre angle. Il faut dire qu’Etosha est une mine si on prend le temps de jouer les discrets observateurs...
Zèbre très probablement blessé par un lion |
Groupe d'oryx |
Autruches têtes en bas ! |
Rollier à longs brins |
Outarde à miroir blanc |
Autour chanteur (oiseau de proie) |
Calao à bec jaune |
Les paysages, ayant bénéficié de deux mois supplémentaires de saison humide, apparaissent plus irrigués que lors de notre précédent passage. Des marabouts, des pélicans et autres oiseaux lacustres sont présents cette fois.
Certaines routes nécessitent même une petite vérification avant de nous y engager…
Puis nos chemins nous mènent à nouveau sur le merveilleux Damaraland, que nous ne nous lassons pas de retraverser. Cette région est vraiment sublime. Les pluies ont arrosé les sols, laissant d’adorables petites fleurs jaunes se répandre dans les plaines.
Nous faisons quelques pauses dans des petites boutiques de bord de route. Ces huttes regroupées, perdues au milieu de nulle part, le plus souvent au devant d’un petit village (qui parfois semble se cacher par derrière les collines !) sont généralement tenues par des femmes. Celles-ci vendent des bricoles aux touristes, issues de l’art local. Bracelets, tissus, statuettes etc.
Pour des raisons personnelles ou commerciales (nous n’avons pas élucidé la question !), elles portent souvent l’habit traditionnel de leur groupe ethnique. Les femmes Héréro revêtent un costume bien peu adapté au climat : d’immenses robes à plusieurs jupons ainsi qu’un chapeau à cornes assorti. Cette tenue serait issue d’une imitation des robes des femmes de pasteurs missionnaires au XIXème siècle.
Quasiment nues et enduites d’une boue séchée constituée principalement de vaseline et d’hématite, une pierre friable aux vertus dermatologiques, on trouve les Himba. Retenus par une panne de batterie, nous passons un peu de temps dans un de leurs villages, où les femmes sont typiques au plus haut point. Leurs cheveux sont ramassés en épaisses dread-locks recouvertes de cette fameuse boue séchée.
Case en cours de construction (charpente apparente) |
Elles nous montrent leurs bijoux personnels, nous les font essayer. Les imposantes chevillères en caoutchouc et métal qu’elles portent sont en réalité cousues une fois posées sur la jambe, elles ne peuvent pas les retirer. Pas complètement nues donc !
Néanmoins, tout comme pour les masaaïs que nous avions rencontrés en Tanzanie, la technologie a su se faufiler jusqu’ici, offrant un piquant mélange de tradition et modernité : la femme nue le portable à l’oreille.
Par ailleurs, nous sommes assez sidérés par la pauvreté de la communauté qui nous accueille. Et particulièrement par la première demande qui nous est faite : leur donner de l’eau. Habitués dans nos voyages aux écarts de richesses parfois titanesques et à ce que le tourisme peut engendrer de demandes insistantes de « petits cadeaux » divers, c’est la première fois que l’on nous demande un bien d’une aussi première nécessité. L’une des jeunes femmes allaite un petit bébé et descend notre bouteille d’eau à grosses goulées. Finalement on leur offre un peu tout ce qui nous tombe sous la main : paquet de saucisses, céréales pour bébé, jus de fruits, produits d’hygiène… En retour, nous repartons couverts de bracelets, comme autant de petits cadeaux ayant brièvement tissé un pont entre nos deux mondes. Nous quittons ce tableau incongru de cette jeune femme portant notre paquet de saucisses industrielles au bout du bras où elle tient son enfant aussi nu qu’elle…
Notre batterie rechargée, nous décidons de passer la nuit dans le campement qui nous avait accueillis aux pieds des falaises du Damaraland et dont les couleurs et l’ambiance nous avaient tant éblouis. Nos compagnons de voyage sont tout autant sous le charme des couleurs, du coucher de soleil, de la douche en plein air et de cette impression d’avoir atterri sur la lune.
Nous terminons ce périple familial par la côte, elle aussi légèrement redessinée par les infiltrations d’eau dans les dunes. Le paysage est magnifique. Aliocha et Mathieu jouent les courageux et bravent les températures de l’océan pour une rafraîchissante baignade !
Ce séjour de retrouvailles se termine, teinté d’un grand plaisir d’avoir reparcouru un bout de la Namibie, de l’avoir partagée, de l’avoir vue autrement.
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